La visite de Golda Meir au Vatican à l'invitation de Paul VI en janvier 1973 ne se résume pas à une volonté de tendre la main au monde chrétien, et inversement. Israël, et singulièrement son service de renseignements, voient dans cette rencontre une occasion unique d'approcher de près cet État religieux pétri par le secret tout en faisant avancer le dossier de la reconnaissance du jeune État par le Pape. Pour le Vatican, la naissance d'un État juif en Terre sainte oblige à réouvrir le dossier du dialogue entre Juifs et Chrétiens. La rencontre entre Golda Meir et Paul VI revêt donc une importance considérable en raison du fond de la discussion entre les deux dirigeants mais également des circonstances qui entourèrent cette rencontre historique. Une coopération secrète est en effet née entre le Saint-Siège et Israël au moment de la gestion de la tentative d'assassinat de Golda Meir sur le sol italien, la veille de sa rencontre avec Paul VI. Le Mossad et les services du Vatican n'ont cessé depuis d'entretenir et de fortifier une relation de coopération tandis que le Saint-Siège s'en tenait à une position officielle : pas de reconnaissance de l'État d'Israël. C'est ce sentier escarpé qui conduisit Jean Paul II à entamer en 1992 des négociations en vue d'une reconnaissance diplomatique d'Israël que ce livre propose de faire découvrir.