Dans une péninsule bouleversée par les guerres d’Italie, la bataille devient au cours du XVIe siècle un motif croissant de l’iconographie politique alors que l’humanisme, reprenant l’art de la guerre antique, contribue à l’émergence des armées et des États modernes. Les palais de gouvernement, à Rome, Florence ou Venise, comme les résidences de pouvoir d’Italie centrale se couvrent de scènes d’histoire et de cycles peints déclinant les hauts faits passés et présents des propriétaires. Adoptant une approche pluridisciplinaire, cet ouvrage définit des typologies dans ce corpus monumental, qui cristallise enjeux politiques et artistiques, autour d’oeuvres conçues comme des lieux pour la mémoire.
Au début du siècle, Léonard, Michel-Ange, Raphaël, Titien et leurs émules développent autour de ce sujet un idéal savant de la peinture, faisant de la bataille un sommet de l’art. Puis, les peintres maniéristes dotent ce sujet de nouveaux codes à travers les représentations chevaleresques des ancêtres ou le portrait épique de l’État. À la fin du siècle, le développement de la gravure militaire d’actualité tend à modifier le travail des peintres, jusqu’à Vasari et Tintoret, appelés à se faire historiens des guerres du temps présent. Étudiant la genèse, la fonction et la forme de ces décors, ce livre s’appuie sur une histoire sociale et culturelle de la guerre à la Renaissance pour étudier la manière de raconter l’histoire en peinture.
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