Déparler sur les « cons » est un travers national. Mais d'où vient cette figure singulière ? Comment s'est-elle imposée ? Que dit-elle de notre culture ? Voici l'histoire inédite d'un phénomène faussement trivial qui jette un regard nouveau sur l'esprit français.Quand on l'est, on l'est. Il ose tout, c'est même à ça qu'on le reconnaît. Et, à tout prendre, on est toujours celui de quelqu'un. Du comptoir du Café du commerce au mur du Syndicat de la Magistrature, il en est toujours question. Et à l'omniprésence du mot répond l'évidence de la chose. Mais sait-on vraiment de quoi on parleDes tirades cultes d'Audiard aux refrains tautologiques de Brassens, en passant par les argots du Fleuve Noir et les caricatures de Hara-Kiri, Luca Di Gregorio scrute les répertoires des chanteurs, les formules des grands auteurs, les répliques des meilleurs acteurs. Voici comment, à l'écart du combat patriotique et loin de l'engagement politique s'est élaboré un discours anti-intellectualiste et un peu anarchiste. Voici comment l'idiot a été supplanté, comment le « beauf » a été engendré. Voici comment, d'inventions en réinventions, la figure du « con » a traversé les générations. Jusqu'à s'ancrer dans notre langage populaire et jusqu'à façonner notre imaginaire. Voici tout un pan d'une histoire si française.