Les grands discours parlementaires de la Troisième République
Jean garrigues
Depuis 1789, l'Assemblée nationale n'est pas seulement l'épicentre de la démocratie : c'est un lieu où l'éloquence est reine. De tous temps, sous tous les régimes, la délibération parlementaire a produit des moments d'une intensité exceptionnelle, des moments rares, des joyaux de rhétorique, de polémique et d'élévation.
Certaines formules, certains débats sont passés à la postérité, mais le grand public ne connaît qu'une toute petite partie des trésors recueillis pendant plus de deux siècles de vie politique. Il est bon de les redécouvrir, afin de montrer combien le débat parlementaire a pu être moteur dans l'évolution de la société française contemporaine. C'est l'objectif que se fixe la Collection d'histoire parlementaire, qui couvrira toutes les délibérations de l'Assemblée nationale, de la Révolution Française jusqu'à nos jours.
Ce premier volume de la collection est consacré à la période « héroïque » de la Troisième République, les années 1870-1914, considérées à juste titre comme l'âge d'or de la délibération parlementaire. C'est l'occasion de retrouver les grandes figures, tels Victor Hugo, Léon Gambetta, Jules Ferry, Georges Clemenceau, Joseph Caillaux, Jean Jaurès ou Aristide Briand. Mais c'est aussi une chance de redécouvrir les grands orateurs catholiques, tels Albert de Mun ou Jules Lemire, les nationalistes comme Maurice Barrès, ou d'autres grands orateurs républicains, plus méconnus, tels Paul Bert ou Alexandre Ribot.
Monologues, duels oratoires, déclarations ministérielles, rapports ou interpellations : toutes les formes d'intervention figurent dans ce recueil. Littéraire, emphatique, dramatique, ironique, lyrique, polémique ou technique : toutes les formes d'éloquence sont au rendez-vous.
Chacun des discours sélectionnés représente un jalon, un point de repère pour comprendre l'évolution de la Troisième République. Dans cette époque où tout est politique, où la vie parlementaire se veut le reflet immédiat des grands débats de la société française, chaque discours offre un éclairage privilégié sur la question centrale du moment. C'est pourquoi ils sont présentés dans leur contexte, et minutieusement annotés. À travers la délibération parlementaire, c'est la genèse de la France républicaine qui se précise, de l'installation du régime jusqu'à la Grande Guerre.
Destiné aux spécialistes comme aux amateurs, aux enseignants comme aux étudiants, aux professionnels de la politique comme aux érudits passionnés, ce recueil se voudrait avant tout un plaisir de lecture, mais aussi un instrument pour l'histoire, et une incitation à en savoir plus.
Jean Garrigues est professeur d'histoire contemporaine à l'Université d'Orléans et président du Comité d'Histoire Parlementaire et Politique. Il a notamment publié La République des hommes d'affaires 1870-1900 (Aubier, 1997), Le Général Boulanger (Perrin, rééd. 1999), La France au XIXe siècle (Campus, Armand Colin, 2001), Les Patrons et la politique (Perrin, 2002) et Les Scandales de la République (Robert Laffont, 2004).
Préface (par Jean-Louis Debré). Les fondements de la République (1870-1885). « L'Alsace et la Lorraine veulent rester France » (Edgar Quinet et Victor Hugo. Séance du 1er mars 1871). « Paris est calme » (Louis Blanc. Séance du 10 mars 1871). « L'insurrection est vaincue » (Adolphe Thiers. Séance du 24 mai 1871). « Le suffrage universel saura bien reconnaître les siens ». (Léon Gambetta. Séance 14 décembre 1872). « La République sera conservatrice, ou elle ne sera pas » (Adolphe Thiers. Séance du 13 novembre 1872). « Le suffrage universel saura bien reconnaître les siens ». (Adolphe Thiers. Séance du 13 novembre 1872). « La religion est la première des forces de la société » (Albert de Broglie. Séance du 9 janvier 1873). « Nous sommes en République » (Henri Wallon. Séance du 30 janvier 1875). « Le cléricalisme ? Voilà l'ennemi ! » (Léon Gambetta. Séance du 4 mai 1877). « La France aujourd'hui n'a plus peur » (Jules Ferry. Séance du 18 juin 1877). « Il n'y a qu'une France et qu'une République » (Léon Gambetta. Séance du 21 juin 1880). « L'instruction publique est cause de prospérité matérielle et morale » (Paul Bert. Séance du 4 décembre 1880). « Il ne se peut concevoir de république démocratique sans liberté » (Georges Clemenceau. Séance du 1er février 1881). « L'homme a disparu devant le calcul du produit matériel » (Albert de Mun. Séance du 25 janvier 1884). « Une politique absurde, une politique coupable, une politique folle » (Georges Clemenceau. Séance du 30 juillet 1885). « Une France grande en toutes choses » (Jules Ferry. Séance du 28 juillet 1885). Des crises à la guerre (1885-1914).. « À votre âge, Napoléon était déjà mort » (Charles Floquet face au général Boulanger. Séance du 4 juin 1888). « Nous tenons fermement à l'école laïque » (Jules Ferry. Séance du 6 juin 1889). « La Révolution est un bloc dont on ne peut rien distraire » (Georges Clemenceau. Séance du 29 janvier 1891). « Panama, c'est l'opprobre de la vénalité » (Jules Delahaye. Séance du 21 novembre 1892). « J'ai pitié de cette foule » (Albert de Mun. Séance du 16 novembre 1892). « Comme la nuée porte l'orage » (Jean Jaurès. Séance du 7 mars 1895). « Ne faites pas à M. Zola l'honneur de la tribune ! » (Jules Méline, Albert de Mun, le général Billot et Jean Jaurès. Séance du 13 janvier 1898). « L'avenir nous donnera raison » (Alexandre Ribot. Séance du 7 mars 1904). « Une loi de bon sens et d'équité » (Aristide Briand. Séance du 3 juillet 1905). « Je souhaite que la Séparation ne laisse pas derrière elle une inquiétude et une injustice » (L'abbé Lemire. Séance du 11 avril 1905). « La raison et la conscience de la France » (Francis de Pressensé. Deuxième séance du 13 juillet 1906). « Les travailleurs eux aussi réclament la liberté » (René Viviani. Séance du 8 novembre 1906). « Républicains, faites donc votre politique ! » (Joseph Caillaux. Séance du 10 juillet 1907). « Je vote le maintien de la peine de mort » (Maurice Barrès. Deuxième séance du 3 juillet 1908). « Parmi ces têtes qui tombent, il y aura des têtes d'innocents » (Jean Jaurès. Deuxième séance du 18 novembre 1908). « Ils ne nous pardonnent pas d'avoir sauvé le pays de l'anarchie » (Aristide Briand répond à Jean Jaurès. Séance du 29 octobre 1910). « Il y a contre nous un perpétuel appel à l'assassinat ! » (Jean Jaurès. Séance du 4 juillet 1913). « Y a-t-il encore des adversaires ? Non, il n'y a que des Français » (Paul Deschanel et René Viviani. Séance du 4 août 1914).
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