Les collaborateurs de Nicolas Sarkozy n'auraient jamais dû croiser la route d'Abdallah Senoussi, le maître espion de Mouammar Kadhafi, condamné pour terrorisme à Paris en 1999.
Ses archives récemment découvertes parlent. Essais d'explosifs dans le désert. Livraisons d'armes cachées. Repérage des lignes aériennes et des aéroports les plus propices. Réunions au sommet. Les services secrets du régime n'avaient rien laissé au hasard.
Ils ont fait exploser le Boeing de la Pan Am au-dessus de Lockerbie, le 21 décembre 1988, et le DC10 d'UTA, le 19 septembre 1989, en plein désert du Ténéré. Un bilan de 440 morts.
Une fois sa responsabilité établie par les enquêtes occidentales, la Libye, frappée d'embargo, a voulu montrer patte blanche. Elle a négocié avec les services secrets français, accepté des procès a minima, payé des indemnités aux victimes, tout en cherchant à tirer d'affaire Abdallah Senoussi.
C'est ainsi que l'espion libyen est devenu, dans l'ombre, une clé de la réconciliation avec les États-Unis et de la lune de miel franco-libyenne. Selon les archives libyennes, l'entourage de Nicolas Sarkozy lui aurait alors proposé d'agir en faveur de la révision de son procès en France, et la levée de son mandat d'arrêt. Il était l'assassin qu'il fallait sauver. L'homme de la compromission la plus grave.
Incarcéré en Libye depuis 2012, l'ancien maître espion libyen est aujourd'hui au cœur du procès de Nicolas Sarkozy et de son équipe dans l'affaire des financements libyens.
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