Sourd français, pionnier et promoteur de la première heure du sport des sourds, Rubens Alcais sera durant plus de soixante ans, un des principaux artisans de l’émergence puis, de la reconnaissance du sport silencieux national et international, un sport organisé par les sourds pour les sourds. Il est notamment, en 1911, un des acteurs du premier club omnisports silencieux de Paris et fonde, en 1914, le Sportsman silencieux, journal sportif qui «  sait tout, dit tout ce qui concerne les sports chez les sourds-muets  ». Il est à l’origine de la création et du développement de la France sportive des sourds-muets à partir de 1918 et des premiers Jeux sportifs silencieux internationaux de Paris en 1924, de véritables Jeux olympiques pour les sourds. À l’issue de ces premiers Jeux, il est alors décidé de la création du Comité international des sports silencieux (CISS) dont le siège est fixé à Paris et Rubens Alcais en devient le premier président et le demeurera jusqu’en 1953. Il dirige, par ailleurs, simultanément ou successivement, le journal l’Éveil des sourds-muets dans les années 1920, puis la Gazette des sourds-muets à partir des années 1930 jusqu’aux années 1960. Il est également administrateur, président, secrétaire de plusieurs autres sociétés silencieuses.
Rubens Alcais est un bâtisseur. Son action pour la défense des droits des sourds et leur émancipation vis-à-vis de la communauté entendante en fait un personnage-clé de l’histoire des sourds sportifs français et internationaux. Il est une figure de l’histoire des sourds qui rejoint aujourd’hui le Panthéon des grands personnages du sport français pour son action, son œuvre et son héritage.