Les femmes tuent près de six fois moins que les hommes et, contrairement à ce que pensaient le sociologue Durkheim ou certaines féministes du XXe siècle, ce fait social n’a pas changé avec les progrès de l’égalité entre les sexes : les femmes résistent au crime.
Geneviève Morel, qui a mené de nombreux entretiens psychanalytiques avec des femmes tueuses dans le cadre du séminaire clinique d’une unité hospitalière réservée aux détenues, se demande si le crime a un genre. Cela n’a rien d’évident, car la litanie des mobiles tragiques semble a priori universelle. Mais est-ce que vengeance, séparation, trahison, envie, etc. ont la même valeur pour une femme et pour un homme ?
Plutôt que de classer les meurtres en catégories liées à leur objet, l’auteur fait confiance à la parole de celles qu’elle écoute. Elle part des mots par lesquels ces femmes nomment après-coup l’enjeu de leur crime pour en faire les titres des dix chapitres de son livre : frère, pitié, sexe, cramponnement, séparation, etc. Et, afin de mieux déchiffrer chaque cas, elle l’introduit par l’analyse d’une fiction cinématographique dont l’héroïne est une tueuse, la fiction entrant en résonnance avec le cas. Grâce à l’intuition véridique du cinéaste, qui simplifie l’enchevêtrement des données souvent inextricables d’un fait divers, le scénario du film éclaire le réel du crime et permet d’approcher au plus près la clinique rare du meurtre féminin, comme si la caméra révélait l’inconscient.
Les spécificités du crime au féminin s’en déduisent, après qu’on a ainsi retracé les histoires de ces femmes et mis en évidence les logiques singulières de leurs passages à l’acte.
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